Comment j’ai surmonté ma peur de conduire

In Développement personnel by Vanessa13 Comments

« Oh ben, j’ai toujours vécu en ville alors je n’en ai jamais vraiment eu besoin ». Longtemps, j’ai caché ma peur de conduire avec ce genre de prétextes. Avant-hier, on ma demandé pourquoi je n’avais pas mon permis, à 31 ans. « C’est parce que tu n’en pas besoin ? » et je me suis entendue répondre « Non, c’est surtout que j’en avais peur ». Pour la première fois je ne me suis pas cachée derrière ma vie citadine ou mes convictions écologiques. J’ai alors réalisé que j’avais fait du chemin. Aujourd’hui j’avais envie de vous parler de ma peur de conduire à qui je suis en train de dire adieu, doucement mais sûrement. 
conduire quand on a peur

Comprendre d’où vient sa phobie de conduire

La première étape a été surtout de comprendre d’où venait ma peur de conduire pour pouvoir ensuite la déconstruire. C’est quelque chose de simple mais qui m’a pourtant pris du temps. Il y a quelques années je vous ai parlé de mon vertige et de comment je l’ai surmonté. A 28 ans j’avais compris quelque chose qui me semble pourtant évident aujourd’hui : j’ai hérité des peurs de ma mère. Ma mère a le vertige donc moi aussi, et depuis un accident de voiture, survenu quand j’avais 8/9 ans, elle a une peur phobique de l’autoroute. J’ai principalement grandi avec ma mère, elle a été mon modèle pour construire ma personnalité, mes valeurs, et aussi mes peurs. Je l’ai vue paniquée par la conduite, refuser catégoriquement d’emprunter l’autoroute (tant pis si ça rallongeait considérablement le trajet) et donc, petit à petit, j’ai complètement intériorisé l’idée que conduire, c’était dangereux. 

Déconstruire ses peurs

Maintenant que je savais d’où elle venait, il allait falloir déconstruire cette phobie. C’est une étape très difficile parce qu’après tout c’est pas complètement faux : conduire n’est pas sans risques. J’ai listé tout ce qui me faisait peur au sujet de la conduite, et ai trouvé des parades que j’ai notées en face.
Par exemple :
« j’ai peur des risques qui peuvent survenir à n’importe quel moment » -> « je sais utiliser le freinage d’urgence ».
Cela m’a permis de repérer que mes peurs étaient vraiment liées à l’idée de causer un accident, de pouvoir blesser ou tuer quelqu’un. J’en ai beaucoup discuté avec mon moniteur d’auto-école, on a pratiqué toutes les manières de freiner et de prévoir les risques.
lister peurs permis de conduire

Prévenir ses moniteurs·trices d’auto-école 

Pour mes premières leçons je me suis dit que je devais jouer le rôle de la fille qui n’avait pas peur. Un peu l’idée du « fake it until you make it » qu’on nous rabâche souvent. Ça a fonctionné une journée, jusqu’au premier freinage un peu fort. J’ai fondu en larmes dans la voiture, devant le regard gêné de mon moniteur. Cette première journée aurait été utilisée autrement si j’avais été franche dès le départ, en articulant les exercices autour de ma mise en confiance. J’ai beaucoup regretté de ne pas l’avoir prévenu dès le début. Donc si vous avez peur, un conseil : dites-le dès le départ.

Accepter ses émotions

Je pleure régulièrement en cours de conduite. Et pas que d’ailleurs, je pleure quasiment tous les jours : je suis hypersensible. Parfois quand je conduis je pleure parce que j’ai eu peur, ou parce que je suis fière de moi : ce n’est pas nécessairement quelque chose de négatif. Au départ, j’avais honte, j’essayais de le réprimer un maximum. Et puis ensuite j’ai préféré l’accepter et même en rire : quand je faisais une leçon sans pleurer je le faisais remarquer à mon moniteur ! Quand j’ai changé de moniteur je l’ai prévenu dans les premières minutes « Il arrive que je pleure mais il ne faut pas s’en faire, tout va bien ! ». Et la bonne nouvelle c’est qu’aujourd’hui je ne pleure plus !
accepter ses émotions quand on prépare le permis de conduire

La visualisation positive

C’est quelque chose que je pratique de plus en plus dans plein d’aspects de ma vie et qui fonctionne vraiment très, très bien. Avant de partir à une leçon de conduite, je prends 5 à 10 minutes, je ferme les yeux, je m’imagine au volant. Je me vois faire mes réglages, mettre la voiture en route, je suis à l’aise et conduis bien. J’entraîne mon cerveau à faire le lien entre conduite et confiance plutôt que conduite et méfiance. Les effets sont multiples, mais le plus visible est que je ne redoute plus mes leçons de conduite : j’y vais détendue et sereine, alors qu’avant ce petit exercice je traînais les pieds en me disant « ça va être horrible et mal se passer ».

Prendre son temps

Au départ, je me comparais beaucoup aux autres. Comme j’ai fait un stage de conduite d’une semaine, j’étais entourée de personnes qui apprenaient les mêmes choses au même moment. Je vivais mal le fait de faire des progrès plus lents qu’eux. Jusqu’au jour où j’ai compris que ces comparaisons ne me procuraient que de la frustration et une certaine méchanceté envers moi même. A l’heure actuelle j’ai pris 30 heures de conduite, et ne suis toujours pas à l’aise pour passer mon permis. Je sais que je vais devoir y consacrer un budget, je sais aussi que c’est important de le passer à mon rythme et d’être patiente. 
bienveillance permis de conduire

Se féliciter des progrès réalisés

On passe beaucoup de temps à s’auto-critiquer, mais finalement assez peu à s’auto-congratuler ! Je rentrais de mes leçons énervée contre moi parce que j’avais fait telle ou telle faute. C’est important d’être bienveillant envers soi-même, de se rendre compte de tous les progrès qu’on a a fait depuis le début de son apprentissage, voire de les lister. Ça permet de comprendre que même si certaines choses sont encore difficiles il y a forcément des progrès d’une leçon à l’autre

Rester motivé·e

roadtrip amies

Pour me garder motivée, je pratique aussi la visualisation, j’imagine ce que je ferai quand j’aurai le permis !

Top 5 des choses que je ferai quand j’aurai mon permis : 

  1. Le fêter et pas qu’un peu (sans reprendre la route derrière bien sûr)
  2. Me faire un beau cadeau (sans doute un nouvel appareil photo)
  3. Faire un roadtrip entre copines
  4. Faire un tour d’Italie en voiture avec mon copain
  5. Accepter plus de mariages en tant que coiffeuse parce que je pourrai m’y rendre

Allez, la route est encore longue mais j’y crois !!

passer son permis phobie

Si vous êtes intéressé·e par le sujet, je vous conseille cet article génial et très intéressant signé Bambichoses, qui a eu son permis à 33 ans. Bravo à elle !

Et vous, vous avez le permis ? Ça a été difficile ? 

Comments

  1. bonjour je m’appelle Melanie, j’ai 29 ans et je n’ai toujours pas mon permis. Je viens de lire votre article et je me rend compte que je ne suis pas la seule a ne pas être rassurée au volant. Moi j’ai commencé en boite manuelle puis en ce moment j’apprend en boite automatique. Mais meme problème j’ai toujours aussi peur d’aller conduire. Ce n’est pas tant d’avoir un accident qui me fais peur mais c’est surtout l’échec. En faite je n’arrête pas de me dire que je n’y arriverais jamais et cela me paralyse au point de ne penser qu’a ça. J’aimerai vraiment avoir un déclic et y aller sereinement pour une fois car ce stress me prend toute mon énergie. Je vais prendre en compte le fait d’en parler avec mon moniteur. Merci pour cet article. cordialement Melanie

  2. J’ai 34 ! J’ai raté 3 fois mon permis sur boîte manuelle. Je dois le passer très prochainement sur boîte automatique. Ma plus grande peur un nouvel échec… J’ai eu mon code en 2017 du premier coup… J’ai mal vécu les échecs aux examens pratiques…
    on verra…

  3. Bonjour, je m’appelle Céline et j’ai 43 ans :o) et lire votre article m’a fait beaucoup de bien. Cela fait 3 ans que j’ai mon permis théorique et là je viens de rater le pratique pour la deuxième fois aujourd’hui . Ma coach est adorable et patiente . Je sais que je finirai par y arriver ! Vous toutes et tous qui nous lisez gardez le cap ! Même si c’est plus long pour nous et bien … c’est juste plus long .
    Sans prendre en compte le côté financier … parce que nondidjou en effet c’est un fameux budget !!!
    PS : je me remets en selle dès la semaine prochaine ;o)
    Bon courage à tou.te.s

  4. Bonjour,
    Je me reconnais vraiment dans cet article, je ne sais pas si je suis phobique car en soi rouler ne me dérange pas mais en effet ce sont les autres usagers de la route qui me stressent.
    Crainte d’un accident, de bloquer la circulation a cause d’un endroit ou je dois m’insérer de force, peur des rond-points, de l’autoroute (dépassement, camion qui double, rouler de nuit et ne rien voir).
    J’ai eu le théorique en 2015 et passer 20h de pratique décembre 2015 fini janvier 2016 puis licence et j’ai roulé un peu de ci de là mais sans exagérer et je n’ai jamais pris de rendez-vous pour le pratique 🙁
    Le 30/10 2020 j’ai repassé mon théorique qui était échu et l’ai réussi à nouveau, maintenant je dois reprendre des cours (je prévois de le faire en automatique car je stress beaucoup à cause des vitesses et le fait de câler), j’espère que ça m’aidera car mon objectif 2021 est d’avoir mon permis pour mes 40 ans et pouvoir enfin être indépendante et faire plus de choses avec mes enfants sans devoir demander à mon homme de nous déposer, ou d’aller à tous les rendez-vous médicaux avec les enfants au lieu de moi y aller… 🙂
    J’espère avoir le courage …
    Ce matin j’ai envoyé un mail à l’auto école pour un éventuel rendez-vous.
    On verra
    merci on se sent moins seul en tout cas 😀
    belle journée

    1. Je me reconnais tellement dans votre commentaire. J’ai exactement les mêmes peurs… pas rationnelles sur tout. Ma mère a également peur de conduire. J’ai eu mon permis il y a 13 ans j’ai conduit 2ans sans prendre l’autoroute puis j’ai arrêté, car le trajet pour mon travail était trop long en voiture et depuis je suis stressée à l’idée de reprendre. J’ai repris des heures de conduites avec mes sœurs (monitrices, mon frère et chauffeur de bus, famille de conducteurs…) mais toujours ces craintes. J’espère pouvoir sortir de ce stress et que vous vous en sortirez aussi.

  5. Je me reconnais dans ton parcours, personnellement j’ai même vomis une fois en sortant du cours d auto école tellement j’étais tressée à présent j ose conduire mais j’ai peur dès que je ne me retrouve plus dans ma zone de confort c’est à dire les endroits que je connais … après avoir fait 42h d’auto école et dépenser plus de 2400€ (Sans compter la voiture) , je viens
    Encore de rater mon permis pratique pour la deuxième fois ce qui m’oblige à faire encore 6h de cours obligatoire j’hésite entre abandonner ou vendre un reins

  6. A toutes les personnes qui se sentent concernées, vous êtes très courageuses et vous allez y arriver. Patience et percévérence !

  7. Bonjour,
    J’ai 28 ans et je n’ai toujours pas mon permis… À 19 ans j’avais essayé de le passer en boite manuelle en dépensant énormément d’argent (près de 3000 euros) mais je l’ai raté deux fois. Après avoir repassé le code l’année dernière, je me lance enfin en boite automatique depuis 1 semaine. Les deux premières heures se sont plutôt bien passées mais aujourd’hui je n’ai pas très bien conduit (je n’arrive par exemple pas à m’empêcher de frôler souvent le bord droit). Le moniteur m’a fait plusieurs réflexions, je sais qu’il n’est pas méchant mais je suis hypersensible comme toi et j’avais très envie de pleurer mais c’est impossible devant des inconnus, je ne veux vraiment pas, trop peur des réactions… Je suis donc rentrée à la maison ultra mal, complètement paniquée à l’idée de reconduire et certaine de ne jamais décrocher ce foutu permis… Cette peur d’un nouvel échec me mine le moral et me paralyse.
    Merci beaucoup pour cet article, ainsi que les commentaires, qui me font beaucoup de bien. C’est apaisant de se sentir moins seule… Je vais mettre en œuvre tes conseils.
    Courage à toutes, croyez en vous. Ne serait ce que s’accrocher et essayer, c’est énorme ! Force à vous toutes

  8. Bonjour, j’ai 44 ans et c’est la première fois que je témoigne sur internet.
    Quand j’étais jeune j’étais inscrite dans une auto école, j’y ai fait 30 h de conduite et c’était un enfer! Envie de vomir, de pleurer ( je n’avais pas encore compris que j’étais hypersensible) bref, je me sentais obligée d’aller à mes leçons pour faire comme tout le monde. Et puis la peur m’a fait abandonner. Je précise que ma mère non plus ne conduis pas et ma plus grande peur est de tuer des gens… Pour moi conduire c’est dangereux… Pendant des années j’ai entendu mes collègues et amis me sermonner, c’est mieux pour toi, pour tes enfants. Sûrement, mais moi, rien que d’y penser j’ai envie de vomir!
    Retourner dans une auto école me déprime à mon âge, et je déteste me sentir juger et observer quand j’ai peur … Alors mon compagnon, a décidé de m’offrir une voiture sans permis, c’est adorable de sa part, car il sait que les examens m’effraie. Je devrais l’avoir sous peu, j’espère enfin y arriver.
    Merci pour ce témoignage je me sens beaucoup moins seule ❤️

  9. Je m’appelle Amandine, j’ai 19 ans et je passe le permis pour la 4eme fois (en boîte manuelle) ma peur c’est l’échec. Je me dit tous le temps que je vais jamais y arrive. Malheureusement je ne vois pas les progrès que je fais. Et j’ai tous le temps les idées sombres (je vais pas y arrive, ca ne sert à rien de continuer) qui prennent place dans ma tête. C’est horrible

  10. Je m’appelle Patricia et j’ai 56 ans, j’ai eu mon permis il y a 33 ans . Le code au 1er coup et la conduite au 3e . Je n’avais pas de voiture et voulais conduire celle de ma sœur (une 205 )mais mon père (très protecteur et inquiet) disait qu’elle était trop puissante pour moi et donc dangereuse.
    Du coup après l’avoir prise en cachette plusieurs fois j’ai fini par renoncer parce qu’il y avait toujours la voix de mon père dans ma tête qui tournait en boucle. Par la suite j’ai eu une vieille fiesta à la direction faussée qui me mettait mal à l’aise et que j’ai finit par laisser tomber.
    Un jour en sortant du supermarché mon père m’a tendu les clés de sa voiture (une 505 srd turbo) en disant :  » c’est toi qui nous ramène  » .petit détail qui a son importance je mesure 1m53 et même en avançant le fauteuil au max j’ateignais tout juste les pédales du paquebot. Alors certes, je nous ai ramené à la maison mais en arrivant je tremblais de tous mes membres et avais le cœur au bord des lèvres.
    Après ça j’ai dis à mon père : »plus jamais « .
    Et vue que pour mon travail c’était plus pratique les moyens de transport je me suis enfermée dans ma peur et est finit par perdre confiance en moi .quelques années plus tard j’ai voulu reprendre des leçons de conduite mais ayant eu à faire à un moniteur qui ne faisait rien pour me redonner confiance j’ai laissé tomber.les années ont passé, puis le covid est passé par là et avec lui j’ai développé une peur panique dans les transports en commun.
    Ce qui a motivé mon envie de reprendre le volant mais voilà ça fait 30 ans que j’ai pas conduit . Encouragé par mon entourage il y a 1 mois j’ai poussé la porte d’une auto école et demain j’ai ma 4e leçon. C’est pas facile loin de là et le stress( mon meilleur ennemi) est toujours là bien malgré moi mais cette fois je ne laisserai pas tomber ,
    je suis bien décider à contrôler mon stress , à ne pas céder à la panique et retrouver le plaisirdeconduire. Pour cela j’ai la chance d’avoir une monitrice qui a beaucoup de patience , qui a bien compris mon problème et cela m’aide beaucoup.

  11. Bonjour j ai commencé une première fois à passer le permis pour mes 18 ans mais j ai pas terminé ma mère m as amener en catastrophe chez mon père et j ai laissé tomber . J ai tenter de le passer une deuxième fois a 35 ans j ai eu le code au bout de la 4 eime fois j ai passer beaucoup d heure de conduite j ai passer l examen j était enceinte de ma fille j était trop stressé j ai pas fait une priorité à droite donc je l ai pas eu du coup mon code etait Plus valide j ai laissé tomber maintenant je recommence une troisième fois j ai eu mon code au bout de la deuxième fois j ai fait 30h en boîte automatique je dois passer l examen j attend une date mais je me sens pas prête. J appréhende je stresse peur de ne pas y arriver je sais qu il faut que je prenne confiance en moi grâce à ce témoignage je vois que je ne suis pas la seule ç me rassure vraiment aller courage je vais y arriver j en suis sûre je dois me motiver c est sûre

  12. Merci à chacun.e d’entre vous pour ces témoignages. J’ai vraiment cru que j’étais seule qui appréhendait à ce point la conduite pendant que « ça a l’air tellement évident pour les ‘autres ». Notre ennemi c’est la peur de l’échec et l’hypersensibilité. Il faut être conscient de ses pensées automatique et ses images mentales qui nous terrifient et inhibent pendant la conduite et travailler dessus- dédramatiser l’échec-trouver un moniteur calme et à l’écoute -prendre conscience que les autres usagers de la route contrôlent leurs véhicules et n’ont pas envie de les abîmer et aussi qu’au pire nous avons le frein- tolérer les manifestations de stress pendant la conduite et ne pas les interprèter comme des signaux d’alarme- accepter ses erreurs- et ne pas arrêter de croire que nous allons arriver même après 150 heures. Je nous souhaite bon courage à tout.t.es.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.