On vous l’a dit, en octobre on parle boulot ! Et je me suis dit que mon expérience pourrait intéresser certaines d’entre vous ! A trente ans, j’en suis à mon second métier. Et pour tout vous dire, je passe à mon troisième d’ici quelques semaines !
Qu’est ce que tu veux faire quand tu seras grande ? Professeur. C’est la réponse que j’ai donné pendant bien longtemps. A 10 ans, j’étais fascinée par mon prof de CM2, je voulais être comme lui. Il était tellement intéressant, avait un charisme incroyable, connaissait tout sur tout. J’ai donc toujours voulu enseigner, mais la matière a pas mal changé : français, histoire géo, anglais… je n’étais pas trop sûre ! Plus tard, au lycée, j’étais passionnée par l’anglais, je n’ai donc pas réfléchi bien longtemps : je suis entrée à la fac pour une licence LLCE (langue, littérature et civilisation étrangère). Au bout des trois ans (enfin quatre, parce que c’est pas vraiment des études à la fac quand on ne redouble pas sa première année !), on m’a proposé de partir en échange. Mon premier vrai boulot : j’allais être assistante de français dans un collège lycée anglais, seconder le professeur et entraîner les élèves à passer leurs diplômes. Le but ensuite était de revenir en France, et d’entreprendre un master qui me mènerait au CAPES d’anglais.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu ! J’ai découvert que j’adorais enseigner ma propre langue et ma propre culture. Je me suis dit qu’il était encore temps de changer ! Je suis restée en Angleterre une deuxième année, pendant laquelle, en plus de mon poste d’assistante, j’ai passé un diplôme universitaire de français langue étrangère (FLE). Ce qui m’a permis, en rentrant en France, d’intégrer un master FLE pour ensuite pouvoir enseigner le français aux étrangers. Pendant mes études j’ai travaillé dans un centre social et dans un collège, en me spécialisant dans l’enseignement à un public migrant. Mes expériences (emplois et stages) dans ce domaine m’ont vraiment plu, mais il me manquait une stabilité professionnelle. J’avais des contrats de quelques heures par-ci par-là mais pas de quoi en vivre et cela me frustrait terriblement de devoir envisager mon futur ainsi. J’ai compris ça assez vite, avant même de terminer ma seconde année.
S’en est suivi une période difficile pendant laquelle je ne savais pas quoi faire, j’avais l’impression de m’être trompée de voie, d’avoir perdu mon temps, d’être passée à côté de ma carrière… Je me disais qu’il était trop tard pour reculer mais je n’avais plus envie d’avancer sur ce chemin là. J’ai toujours été la bonne élève, la future prof, mon avenir était tout tracé : le plus difficile à gérer, c’était la peur de décevoir mes proches. Je voyais la date de rendu de mon mémoire approcher et j’avais envie de tout sauf de continuer, j’étais comme bloquée, et je pense que je ne suis vraiment pas passée loin de la depression.
Et puis un jour, j’ai décidé de tout lâcher. J’ai mis mon projet de mémoire à la poubelle, j’ai décidé d’assumer mon choix, de répondre franchement aux « tu fais quoi l’année prochaine ? », et de vivre enfin pour moi et pas pour faire plaisir aux autres. C’est sans doute la décision la plus libératrice de ma vie ! Je me suis fixée une seule règle : je me laissais un an pour trouver un emploi qui me plaisait. Au delà de cette limite je reprenais mes études (j’hésitais alors entre le web et la naturopathie).
Pendant un an donc, j’ai exploré plein de choses, j’ai écrit avec Ophélie quotidiennement par ici, j’ai fait plein de vidéos, devant ou derrière la caméra, j’ai lancé (avec Ophélie toujours) une auto-entreprise de production de vidéos et finalement, quasiment un an après m’être lancée, j’ai signé un CDI. J’ai d’abord travaillé comme webmaster, puis j’ai fait évoluer mon poste vers du community management. Voilà deux ans que je travaille au sein d’un journal culturel. Et ma décision, prise à 27 ans, de changer de métier, je ne l’ai pas regrettée une seule seconde.
Comment passer de l’un à l’autre… c’est simple : il faut se faire confiance, arriver à puiser dans ses compétences pour contrebalancer le manque de diplômes dans ce nouveau domaine. J’ai toujours été très attirée par tout ce qui touchait au web. Depuis mes 16 ans j’ai toujours eu un blog, j’ai appris à coder, j’ai administré des forums, conçu des site webs et designé les blogs de mes copines. Mes connaissances pour être webmaster je les avais, mais pas sur papier ! Ensuite pour passer community manager j’ai passé beaucoup de temps à me former sur mon temps libre. J’ai suivi plein de formations en ligne, en particulier sur le site Udemy. J’ai tout fait pour atteindre un niveau de connaissances que j’aurais eu en suivant des études dans ce domaine, et je suis désormais assez confiante sur mes compétences !
Aujourd’hui j’ai décidé de changer à nouveau ! Parce que j’ai besoin de défi et aussi que l’enseignement me manque, je viens tout juste d’être prise pour un poste qui mêle mes deux passions : je vais être formatrice en webmarketing. Un trait d’union intéressant entre les deux métiers que j’ai exercé jusqu’ici, et qui colle totalement à ma personnalité ! Si c’est le métier de ma vie ? Probablement pas. Je changerai de voie quand il ne me satisfera plus, que j’aurai l’impression d’en avoir fait le tour ! Je sais maintenant que je suis capable de changer de métier, peu importe mon âge ou mon niveau d’études.
Je termine cet article en listant quelques conseils :
- Écoutez-vous. Si vous sentez que ce que vous faites vous rend malheureux, c’est le moment de changer.
- Les autres s’adapteront. Vous ne travaillez pas pour faire plaisir à vos parents ou pour représenter un certain statut : choisissez une voie dans laquelle vous vous épanouissez, et vos proches suivront quand ils verront que ça vous rend heureux.
- Il n’est pas trop tard. Ce n’est pas parce que vous avez fait des études dans un domaine que les autres resteront fermés, il sera toujours temps de vous former à autre chose.
- Ne vous mettez pas de barrières. Mes diplômes ne définissent pas mes connaissances, je ne me ferme plus à des emplois parce que je n’ai pas le diplôme « qu’il faut » : travaillez vos candidatures de manière à mettre en valeur votre expérience et votre expertise, qu’elles soient certifiées ou non !
- Touchez à tout. Ne vous enfermez pas dans un seul domaine ou dans une seule passion : un passe-temps peut devenir votre futur travail ! Prenez le temps de pratiquer plein d’activités, et de vous former aux choses qui vous intéressent : si ce n’est pas logique maintenant, ça prendra sens plus tard !
Comments
Super! Je ne me retrouve pas non plus dans le métier pour lequel j’ai fait des études, je remarque malheureusement qu’il est difficile de changer d’orientation sans avoir de diplôme. J’ai décidé l’an passé de recommencer des études en cours du soir, en parallèle j’aimerais me développer dans des activités artistiques, c’est la structure et l’organisation qui me manquent souvent pour mener mes projets à bien.