J’ai découvert cette jolie boutique dans le froid d’une soirée de décembre à flâner sur le plateau de la Croix-Rousse. Il pleuvait, alors je me suis réfugiée dans ce petit cocon. Lampe à huile, carreaux de céramique, bijoux, bavoirs… J’ai eu un vrai coup de coeur pour la sélection des pièces, alors nous sommes allées discuter avec Clémence qui a ouvert Bohmen en mai 2018.
Qui es-tu Clémence ?
Je suis originaire d’un petit village de Saône-et-Loire, et je suis arrivée ici pour mes études en école de commerce. J’ai fait tous mes stages dans la grande distribution puis j’ai passé 6 ans chez une grande marque de pâtes. J’étais commerciale de terrain, je revendais les différents produits aux grandes-surfaces. Puis j’ai travaillé au siège pour aider la stratégie commerciale au niveau de la force de vente.
J’adorais mon métier, c’était très stimulant, ça changeait tous les jours. La grande distribution a cet avantage d’être un milieu très innovant avec une compétition de dingue. Ton produit a telle place dans telle partie du magasin mais la semaine suivante tout est à nouveau sur la table !
Un milieu excitant mais aussi très macho, et très perso. Je ne me suis plus sentie à ma place à un moment. J’aime l’humain, prendre soin des autres, travailler en équipe. Ça matchait plus. Et puis au bout de 6 ans, faire une stratégie pour les gnocchis, ça m’emballait plus des masses…
J’ai découvert l’univers des créateurs grâce à ma soeur. Je m’y suis intéressée, j’achetais pour des amis, je faisais les marchés. J’aime les produits qui racontent une histoire. Comment, où, pourquoi tel matériau a été utilisé… Les produits de créateurs sont riches car il y a quelque chose derrière !
Bohmen, ça veut dire quoi ?
Ça veut dire bohème en allemand. Je voulais surtout souffler une ambiance calme et paisible, dans laquelle on se sent bien. Déco, art de la table, pôle beauté, accessoires et corner enfants, les créateurs·rices sont majoritairement de la région, ou de France.
Le reproche que je fais souvent aux concept stores, est d’avoir du mal à se renouveler. On trouve toujours les mêmes choses ! Ici j’ai en moyenne un nouveau créateur·rice par semaine !
Tes produits chouchou ?
Les petits bracelets de Give Me Happiness. C’est le beau projet d’une Avignonnaise. Elle s’est formée aux bienfaits des pierres et elle crée des bracelets avec une chaine fine et une petite pierre. Elle travaille avec des personnes handicapées. Je trouve le projet chouette, humain. Une belle rencontre 2018, que j’ai faite sur un salon parisien.
Au niveau du coin enfants, les bavoirs avec des cols Claudine de la marque lyonnaise Les petits pieds qui poussent. J’aime aussi beaucoup les bodies en coton bio Change Ma Couche créés par un couple de Rouen, et fabriqués au Portugal.
Enfin les petits carreaux de céramique fabriqués au Pays-Bas. En déco, en dessous de plat ou de verre, ils ont été chauffés à très haute température donc on peut les confronter à la chaleur et l’humidité. Comment rendre l’utile à l’agréable !
La Croix-Rousse, c’est vraiment un village ?
Ce n’est pas un mythe ! On se connait tous, on se renvoie des clients, on échange beaucoup pour ne pas proposer les mêmes choses. Les clients le ressentent, et nous le disent ! J’ai emménagé sur le plateau il n’y a pas longtemps et j’ai immédiatement été invitée à tous les apéros de mon immeuble. Je me sens bien ici.
On a une asso, Influences Nocturne, avec laquelle on organise deux soirées par an, une en novembre et l’autre en mai (la prochaine est donc en mai 2020). Lors de ces soirées, chaque boutique de l’association invite un·e créateur·rice à présenter son travail autour d’un apéro jusqu’à 22h. C’est un vrai parcours festif avec notamment Papier Merveille, Cam le Mac, Les Bonnes Soeurs et Poussière des Rues.
Ta bonne adresse lyonnaise ?
J’adore la pizzeria Hape dans le 1er. J’ai un vrai plaisir à y aller, en plus c’est une petite histoire familiale. Dès que je pense pizza, je pense à eux !
Merci Clémence !
